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La valence différentielle des sexes

  • Photo du rédacteur: Maureen BOIGEN
    Maureen BOIGEN
  • 14 oct.
  • 2 min de lecture
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Extrait de conférence


Dans les sociétés contemporaines occidentales qui donnent l’apparence d’une libération des femmes accomplie et d’une égalité en progrès. Mais seulement l’apparence, car la différence d’appréciation de la valeur du féminin et de celle du masculin est loin d’être dissoute.


Pour le comprendre, il faut observer que ce qui se rapporte culturellement au masculin est plus valorisé (financièrement comme symboliquement) que ce qui est attribué au féminin. Ce qui fait que pour une femme, c’est valorisant d’aller vers un métier dit « d’homme », comme une forme d’ascension sociale, mais c’est l’inverse pour un homme qui s’oriente vers un métier dit « de femme ».


Traditionnellement, on appelle une fille qui va vers le masculin un « garçon manqué » (l’adage populaire complète « c’est à dire une fille réussie », ce qui en dit long…). La désignation de « garçon manqué » est ambiguë pour la femme qui l’endosse en ce que d’un côté, cela souligne une trahison de son genre (avec tout le bagage suspicieux qui fait cortège : elle est possiblement « pire qu’un mec », mais d’un autre côté, cela indique un tempérament audacieux, fonceur, appétent au risque, plein de panache… Même coûteuse, la valorisation par l’adoption des codes masculins est plutôt félicitée chez les femmes.


La symétrique n’existe pas pour les hommes : celui qui va vers le « féminin » n’est pas nommé comme l’est « la fille garçon manqué », à moins que ce ne soit par l’a priori sur son orientation sexuelle exprimé avec un mépris qui flirte volontiers avec l’insulte homophobe. Dans la valence différentielle des sexes, la femme qui n’endosse pas (toute) la féminité peut gagner en valeur ; l’homme qui n’endosse pas (toute) la masculinité est dépréciée.


C’est bien un frein socio-culturel à « l’être soi » authentique que cette valence différentielle des sexes actionne, obligeant les hommes à être « des hommes, des vrais », selon les codes traditionnels de la masculinité et condamnant les femmes à être moins que des hommes si elles s’inscrivent dans les codes traditionnels de la féminité sans pour autant gagner en reconnaissance si elles empruntent les codes de la masculinité. 

 
 
 
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