Le corps du féminin en questions..... et en réponses ....
- Maureen BOIGEN
- 7 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 mai

Le corps des femmes est un sujet qui prend toute une vie pour en faire le tour, et encore .....
Les questions autour du corps occupent le quotidien des femmes : que ce soit sur le plan de l'apparence, du soin, du confort à "être bien dans sa peau..", des somatisations, mais aussi d' angoisses, anxiété, paniques...
Il n'est pas possible de penser sur les femmes sans évoquer la dimension incarnée, celle de toutes les expériences traversées au cours d'une existence.
La thématique corporelle au féminin est complexe en regard des diktats imposés par la culture patriarcale dans l'exigence d'un corps "parfait" ou tout du moins suffisamment désirable et le corps ressenti par les femmes dans le "jamais assez bien" et/ou le corps souffrant. Ou pour le dire autrement entre le corps que l'on a et le corps que l'on est.
Or il devient de plus en plus difficile de s'attarder et de prendre soin du corps que l'on est : ressentis, émotions, sensations.. en bref d'offrir une écoute sensible à ce que nous éprouvons, compte tenu d'un monde qui va très, trop, vite et qui demande de répondre aux attentes dans l'urgence, nous coupant ainsi d'une attention au rythme du corps, à ses besoins.
Les réactions corporelles ne se font pas attendre : un stop imposé parfois de façon brutale, soudaine voire alarmante nous oblige à ralentir, à questionner, à comprendre, à changer...
Comment être attentive au seuil de saturation, à ce qui déborde dans les emplois du temps ? Comment réguler ?
Rien n'est moins facile actuellement et pourtant notre santé est en jeu (Je).
Quand le corps se manifeste , une réflexion s'invite pour s'accorder le temps de prendre soin du vivant en soi.
Il y a un intérêt à regarder du côté des transmissions : le corps est le lieu de tous les enregistrements à partir de la vie in utéro. Les mémoires stockées dans le corps du féminin contiennent celles des lignées de femmes qui nous ont précédées.
Un corps sacré et profané à travers les siècles et dont il faut à chaque génération reconquérir des droits pour s'assurer un minimum de sécurité dans la dimension sexuelle et maternelle.
Quelques exemples :
Eléonore, 38 ans est en quête de réponses sur des douleurs récurrentes au niveau du bas ventre. Des examens médicaux n'ont rien trouvé de pathologique. Elle se souvient d'un commencement vers l'âge de 17 ans sans y relier d'évènement particulier si ce n'est un IVG vécu par sa soeur ainée qui s'est mal passé et dont sa soeur a gardé des séquelles.
Au cours d'une séance, Eléonore se souvient d'un récit de sa grand-mère maternelle concernant un accouchement traumatique vécu par à peu près au même âge et à cette évocation, de fortes émotions la secouent. Je procède alors avec elle à une remise en ordre dans sa lignée, à libérer les cristallisations bloquées dans la mémoire du féminin et à dégager sa propre place.
Justine 24 ans se dit heureuse dans sa vie mais aux prises avec une angoisse qui lui tombe dessus à chaque fois qu'elle s'éloigne de ses parents et principalement de sa mère.
C'est en allant interroger l'histoire familiale qu' elle réalise que ses 2 grands-mères et une arrière grand-mère ont perdu des enfants précocement soit par maladie ou par accident dans des contextes où les parents vivaient à l'étranger et les enfants étaient gardés par les nourrices. Les transmissions d'un danger, qu'il arrive quelque chose et de culpabilité de n'avoir pas été prèsents s'est infiltré à travers les générations et les mères vivent cette peur de perdre leurs enfants.
Le corps n'apprécie pas le mutisme, la parole confisquée qui crèent des sillons de répétitions sans pouvoir se délivrer de ce qui l'oppresse.
Se relier pour se séparer est un processus incontournable afin de récupérer sa place, son corps, et la vie qu'il nous appartient de vivre.
MaureenBoigen@tousdroitsréservés
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